GTA V, test transcendental à l’arrache

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GTA… Lorsque mon petit cousin de 14 ans à l’époque prononce ces trois lettres, je ne fais pas tout de suite le rapport avec le Grand Theft Auto que j’avais saigné sur Atari STE.

Aujourd’hui pour cette critique, nous irons où l’on ne va jamais : dans les tréfonds de sensations que l’on éprouve en parcourant le jeu.
Enfin mon analyse des sensations… celles-ci ne parleront pas à tout le monde, voire à peu de gens, voire à une personne (d’ailleurs si tu te reconnais l’ami, merci de te manifester.)

Replaçons le concept GTA

GTA est un gangsta game qui remet en cause le système ultra capitaliste en mettant au pilon, les lois et les règles de bienséances qui régissent la société. Pour faire un parallèle qui parlera à tous, GTA s’inspire de la vision de Romero et de sa critique sociétale pleinement assumée de « la nuit des morts vivants » dans le film, les gens sont symbolisés par des zombies (des moutons n’auraient pas eu le même attrait), dans GTA, les gens sont des victimes potentielles pour la plupart antipathiques (il n’y a qu’à voir les paroles des pnj quand on s’approche un peu trop d’eux).

GTA ce jeu 100% masculin propose donc un souffle de liberté pour les personnes qui se sentent prises au piège par le système, en prônant le no limit, les devs ont permis d’offrir aux joueurs les plus jolies filles, les voitures les plus puissantes et des habitations luxueuses… Il y a un coté amour/haine du matériel dans ce jeu, les personnages exècrent le système mais tendent tous à gagner un maximum d’argent et/ou à posséder ce qui pourra leur offrir un gage de sécurité optimale. C’est un monde de fantasmes total.

Mais là n’est pas le sujet de l’article…

Vous incarnez 3 personnages principaux et ces trois personnages ont été finement pensés pour permettre à chacun des joueurs de se reconnaitre ou pas…

Faisons un récap rapide des persos

Michael, marié à une femme qui ne le respecte plus et père de deux gamins paumés, représente l’homme mûr désabusé, celui qui a l’impression que sa vie est derrière lui et que rien ne pourra changer la donne, faisant figure de personnage principal du jeu ; il correspond aux joueurs qui ont des gosses comme lui, des crédits comme lui (et une femme casse pieds, lol). Témoin protégé, il vit dans une prison dorée et peine à retrouver un idéal.

Trevor, célibataire vivant à l’arrache, n’ayant aucun respect des conventions représente le joueur troll, mais aussi celui qui a décidé (ou pas) de ne pas avoir d’attache, qui vivote de petit boulot en petit boulot, réside seul, passe son temps sur des sites dissidents ou complotistes avec une personnalité sans concession qui rêve d’un monde si idéal que seule la folie peut imaginer.

Franklin, quant à lui, représente l’ado ou le jeune homme vivant encore chez ses parents ou timide, qui n’a pas encore décidé de son avenir mais qui rêve de sensations fortes, de jolies filles. Issu des quartiers populaires, il sait qu’il aura du mal à s’extraire de son environnement pour atteindre un possible objectif, amateur de rap et de sports extrêmes, il rêve qu’un jour le destin frappe à sa porte sans avoir à faire quoi que ce soit.

Quoi qu’on en dise, ces trois profils correspondent tous plus ou moins aux profils des joueurs, pour ma part, Michael semble être celui qui me correspond le plus, d’ailleurs est-ce avec lui que je vais de l’autre coté du jeu le plus souvent ? :) Nous allons évoquer cela tout de suite.

Voila un rapide tour des personnages avec ma vision complètement subjective, maintenant, parlons d’un phénomène récurrent chez tous les joueurs de GTA sans exception : Le voyage sans but.

Le trip où le temps s’arrête

Oui, nous arrivons au dénouement de cet article.

Combien d’entre-vous ont pris une voiture, une moto, un hélico dans le jeu pour partir sans but, musique à fond dans le casque, aller s’appesantir devant un panorama fantastique, partir en course contre le temps, s’enivrer des bruits de la ville sans rien faire, tenter des cascades improbables, respecter le code de la route ou encore séduire toutes les filles du club sans exception ?

Il y a dans toutes ces propositions au moins une que tout joueur a testé et a même geeké…

Mais pourquoi ?

Au delà de toutes les considérations techniques, scénaristiques ou de gameplay, il est bien là le cœur du jeu, son âme : le lâcher prise, oublier totalement le monde qui nous entoure pour éprouver des sensations qu’aucun jeu ou film ne pourra nous faire ressentir. Certains diront que c’est pour tuer le temps, mais n’est-ce pas plutôt l’envie de posséder sa vie, son destin ? Chose que l’on arrive jamais à effleurer IRL ?

GTA a cette empreinte spirituelle que l’on ne retrouve que dans peu de jeu, que l’on soit Franklin, Trevor ou Michael, tous ont un élan commun : s’extirper à la recherche d’un nouveau souffle.

Le scenario du jeu n’a alors plus aucune prise, nous cessons toute activité pour ne pas être prisonnier du jeu qui pour rappel, ne cesse de nous dire que chacune de nos actions est passible de nous envoyer en prison… Dans un jeu pétri d’une liberté totale, il existe toujours cette dualité entre le bien et le mal et que, pire encore, seules les personnes qui enfreignent les lois ont le droit à la réussite totale…

Vous ne réussirez jamais votre vie, voila le message subliminal du jeu.

Alors, nous décidons de stopper momentanément l’aventure, tout va trop loin, il faut partir contempler le monde, découvrir la map au hasard et kiffer ces instants et ça, ça n’a pas de prix. C’est le retour à la raison, le retour dans sa maison.

GTA le mal pour un bien ?

S’il fallait définir GTA, exutoire serait le mot approprié, mais cela serait aussi le réduire à un simple FPS bourrin. GTA mais aussi beaucoup d’autres jeux, ont la faculté de nous faire réfléchir à notre propre condition si tant est que nous soyons ouverts à nos émotions. Réduire GTA V a une critique anti-système serait aussi faire abstraction du libre arbitre qui réside dans le jeu dès lors que l’on s’octroie une pause.

Bien évidemment, j’ai volontairement omis de parler du jeu en ligne, des multiples missions, en gros du jeu en lui même, mais que dire ? Faire une critique sur les graphismes ou sur le game design n’est pas ma vocation. Ce qui m’intéresse dans GTA V comme dans tout autre jeu, c’est la dimension qui nous échappe, le message de l’œuvre, les jeux vidéo au delà des produits sont tous des œuvres d’art (avec plus ou moins de réussite) et l’art a ce pouvoir de nous faire réfléchir. Dans ce monde dans lequel nous vivons, trop réfléchir angoisse, nous met face à nos échecs, nos peurs et quand il s’agit d’un jeu qui remet en cause toutes les règles sociologiques, nous avons deux uniques choix : jouer au jeu ou jouer… le jeu.
Laquelle est votre came ?

Jackie Chun

Joueur depuis toujours, je partage avec vous articles et autres contenus web sur le gaming.

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